Paris

6 poèmes, 2006

Fin

Corps sans vie, éteint, froid
Pensées perdues dans l’infini
Toucher la peur du néant
Rien
Silence de mort ou mort d’un silence
Pas de choix
Actes sans intérêt sur le chemin muré
Voix sans son
Trajectoire instantanée d’un point
Immobilité qui s’enfonce dans le mouvant
Pas de retour possible au delà du point limite
Sombre âge sous la ligne frontale
Fin

Le rouge pourpre du cuir

Assise en face du guetteur de regard lumineux à l’âme pâle,
Concentrée dans la diversité des descriptions d’un monde changeant,
Elle tourne les pages
Un univers,
Cité dans ces écrits sans fin,
L’entraîne vers l’ignorance d’un savoir construit
Elle-même écrit,
Résume une description infiniment relative
Objet de l’institution,
Elle répond à la demande
Sa reconnaissance passe par la logique du chat cherchant à attraper sa queue
L’hôte sphères académiques au cœur de cette spiralogique,
Par l’illusion hypnotique d’un cercle, l’attire.
Sa tête tourne dans des strates perdues,
Elle ne me voit pas
Assis en face d’un nuage voluptueux à l’âme bleuté,
je me perd dans l’illusion hypnotique d’une beauté éphémère, relative.
Elle sort de la spirale
Telle un éclat de soudure,
Son regard bleu fuse et s’éteint
Elle range son matériel,
Scalpel de la pensée,
Se lève,
Enfile son cuir pourpre
Et d’un pas hypnotisée,
S’avance vers le repos liberté.

Mon Crime

Dans le box de la vie,
La justifier,
Dans l’unanime anonymité que concerne,
Dans le fléau du malheur,
Le sens commun d’un monde sanguinolent.
Des pleurs,
Un cœur tranché des flèches de l’anomie.
Visages et regards explosent des différences,
Les bouts de chaires,
Les lambeaux de peaux du jugement stigmatisé irradient,
Brûlent mon âme.
Un déterminisme dilettante,
Mon crime.

Univers Clos

Marchons, marchons,
On y est,
On le pense et le repense sans cesse
Inconscient des troubles dont il est la cause,
On le boit comme de la musique sérielle,
On le rumine comme une bonne vache folle.
On aime que la modernité nous berce,
du haute de son amertume métallique,
De ses tours de béton
La pierres, le bois,
Les matériaux nobles réduit en bouillie pour les masses
Capitales économiques tirant vers le bas des esprits de surface
Marchons, Marchons,
Les termites et fourmis font mieux sans penser
Quand la mélancolie nous gagne,
Quand se mélangent espoir et réalisme,
La conscience qui tire vers le haut,
Franchir la clôture d’un univers clos

Lumières

Au dessus des tours au aguets auréolées
Nuages blancs nappent la nuit d’un voile nacré
Lumières et reflets voûtés dans la vie d’une ville nocturne
Scintilles derrière chaque mur de soie
Âmes étoilées
Aurore bleu fondante distillée dans le bruine
Eau de joie et d’amour fraîche
Yeux et regards absorbés
Infinie diversité mouvante au silence hivernal
Une brise douce et légère annonce le printemps coloré
Mon visage défenestré,
dans la nuit s’illumine

Zéro Créateur

Absence à l’échéance, fuite
Besoin d’ailleurs et de substance vitale
S’éloigner du vide réflexif
Erreur d’état d’âme masqué
Dévoilement d’une limite
Réorienter le souffle du sens
Nuée
Horizon printanier du zéro créateur
Rosifie les pétales fraîches
Nouvel arc caressant la voûte plantaire